Après une première terrasse, en bois, où nous avons le loisir d’admirer une pièce d’eau grouillant de koïs et autres espèces de poissons dans une eau limpide grâce à un système de lagunage ingénieux, nous nous dirigeons vers le jardin proprement dit.
Profitons des conseils de Philippe :
- Les fruitiers en espalier :
Une petite surface de terre est entourée en U par des pommiers attachés en espalier. L’ouverture du U tournée vers le sud fonctionne comme un véritable piège à chaleur. Philippe nous apprend comment "casser" les branches qui gênent afin de maîtriser la forme en espalier : il faut casser la branche avant le dernier bourgeon afin que celui-ci ne fasse plus de bois. Ce geste peut se faire en automne ou au printemps.
Philippe aime associer fruitiers et légumes. Dans le rectangle de terre en U, Philippe dit « faire de la semence ». Il y sème des laitues, des scorsonères et surtout du cresson. Il plante le cresson au pied des fruitiers car il est réputé favorable aux plantes et fruitiers contre les insectes.
- La parcelle d’asperges vertes, juste à côté :
Philippe conseille de serrer les plants sur 40 à 50cm et de les tuteurer sinon le vent tend à coucher les tiges et à déraciner les griffes. Les plants sont alors fragilisés et donc moins productifs.
Recommandation d’achat d’asperges vertes « super mâle », une variété génétiquement modifiée dont les griffes peuvent s’acheter chez « AVEVE ». Avec cette variété, pas de travail de buttage et de débuttage. On prépare le terrain sur 40cm de profondeur, on réalise de petits monticules sur lesquels on étale les griffes, puis on recouvre de terre et ensuite de compost.
La 1ère année, on ne peut récolter que la 1ère branche mais dès la 3ème année, on peut tout récolter.
Si le sol est léger : les plants peuvent produire pendant 15 ans
Si le sol est lourd : compter 10 ans
Attention : danger de destruction de l’asperge par le « criocère ». Ce petit coléoptère pond ses œufs sur le feuillage qui est alors dévoré par les larves.
Traitement : on fait tremper les racines dans un insecticide (style pyrèthre) à faire 2x. La 1ère fois on sort les racines et on les met dans un linge humide pour que les racines restent bien imbibées, puis on les retrempe 1 ou 2 heures le temps de repiquer les griffes.
- Les échalotes grises et ails : acheter au mois de septembre et repiquer à la mi-octobre. Récolte au mois de juin.
- Les tomates :
- Autres cultures sous serre :
Philippe a placé quelques jardinières avec entre autres du persil, du basilic, de la roquette ainsi que des jeunes plants de choux-fleurs et de laitues, ce qui permet de sortir ces bacs à l’extérieur quelques jours avant la récolte. Grâce à une lumière plus importante en dehors de la serre, on permet une meilleure photosynthèse et, ainsi, une élimination des nitrates présents dans les plantes.
- Les cultures "en planches" : la plupart des autres légumes sont cultivés en pleine terre, mais dans des parcelles entourées de planches.
Ceci permet d’apposer un châssis en début ou en fin de saison, ou une moustiquaire pour éviter les attaques d’insectes
ou encore d’une "mini-serre amovible" !
- Le chou fleur d’hiver : semer à la mi-septembre, repiquer une première fois en pot et ensuite repiquer en terre.
Tous les choux aiment une grande humidité. Ils ont besoin de beaucoup d’eau dans le sol et de beaucoup de lumière. En serre, on arrose tout le temps.
Petit secret : dès que l’on voit la pomme du chou fleur en écartant les feuilles, il faut donner de l’eau pendant 10 jours pour avoir le choux à maturité à raison d’1 arrosoir par plant tous les 3j.
- Pour le cardon : il faut un arrosoir par semaine
- Pour les navets : il faut les éclaircir pour éviter l’attaque des altises et les protéger d’un moustiquaire.
- Pour réussir le fenouil : chez nous, il faut acheter la variété « Zéfa fino » qui est la seule variété adaptée au climat septentrional.
- Pour le chicon : on arrache avant la 1ère gelée. La 1ère rangée est enlevée et mise sur le sol. La 2ème rangée est enlevée et est mise de telle façon à ce que les feuillages recouvre les racines de la 1ère rangée, ainsi de suite. 8 jours après on coupe les feuilles. Les racines sont alors mises en cave ou en terre.
- Pour le poivron : variétés recommandés : la Corne de taureau et le Long vert des landes.
- A propos des fraisiers :
Recommandation : cultiver le fraisier en annuel pour une production la plus abondante possible.
Pour produire les plants, deux possibilités :
- Les bienfaits du sureau : cet arbuste bien de chez nous participe à l’équilibre écologique du potager et du verger. En fleur, il attire bon nombre d’insectes utiles au potager et en automne, ses baies sont une nourriture de choix pour les oiseaux. Mais ses bienfaits ne s’arrêtent pas là : comme répulsif contre les rates (mulots, campagnols, taupes), on peut verser du purin de feuilles fraîches non dilué (2kg/10l) dans les galeries ou l’utiliser en arrosage des parcelles ou encore, épandre des feuilles de sureau sur le sol.
Merci à Philippe Delwiche pour le partage de son savoir et tous ses bons conseils de 30ans d’expérience en tant que jardinier.
Pour en savoir plus, Philippe Delwiche a écrit de nombreux articles dans la revue « Valériane » ainsi que quelques livres que l’on peut acheter à la librairie de « Nature et Progrès », 520 rue de Dave à 5100 Jambes :
Kathy Thienpont